Plasticité de la parole
Les sciences, en particulier celles de l’information et de la communication, l’intelligence artificielle, la traduction automatique…, reprennent avec bonheur pour elles les concepts élaborés par les psychanalystes.
Mais la psychanalyse en tentant encore de se conceptualiser avec des outils scientifiques : mathèmes, topologie, logique modale…, ne risque-t-elle pas de se réduire à un symptôme face au pouvoir d’aliénation des nouvelles machines à penser ? Ne devrait-elle pas plutôt se tourner vers un approfondissement de son art d’écouter, d’entendre, de se taire, de parler ?
La politique se joue aujourd’hui autour de l’objet quantifiable, non du sujet.
Mais l’objet d’art, l’objet (a), l’objet dard, résistent à cette quantification normative.
Nous en resterons ici à l’art tel que Marcel Duchamp en a creusé l’objet en laissant tomber la peinture, en posant ses ready made, en élevant la poussière sous son lit… Est-ce une réponse ironique à l’ordre machinique productiviste et déjà algorithmique qui saisit le monde de la représentation et réifie les corps ? Après les deux grandes boucheries du XXème siècle, l’escalier est descendu très bas, le nu comme la poésie se posent des questions. Mais dès lors l’écho subversif des pratiques duchampiennes a été absorbé, la béance refermée.
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